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Rhône-Alpes (Isère et Rhône) Un contrat tripartite pour la filière épeautre

La coopérative La Dauphinoise, le moulin Degrange et Carrefour viennent de signer un accord de partenariat d’une durée de trois ans pour développer la culture du grand épeautre.

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Didier Crost, céréalier et éleveur de bovins viande, fait partie de la quarantaine d’agriculteurs engagés dans la filière épeautre, mise en place par le groupe Carrefour, en partenariat avec la coopérative La Dauphinoise et le moulin Degrange. « Nos parcelles séchantes ne peuvent recevoir que des cultures d’automne. Je trouvais intéressant d’introduire une nouvelle céréale dans nos rotations, pour éviter un blé sur blé », explique l’agriculteur, associé au sein du Gaec Le Champ blanc à Villette-d’Anthon, en Isère.

Cette initiative est née de la volonté du groupe Carrefour de s’approvisionner auprès de producteurs français, plutôt qu’en Allemagne, pour sa farine d’épeautre. Pour cela, l’enseigne s’est rapprochée de deux acteurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes : la coopérative La Dauphinoise et la minoterie savoyarde Degrange. « Cette dernière est un maillon indispensable de notre accord. Elle s’est équipée d’outils de production spécifiques pour le décorticage de cette céréale, récoltée en épillet », explique Jean-Loïc Toquet, directeur de région à La Dauphinoise.

2 000 tonnes d’ici à 2019

Au Gaec Le Champ blanc, le grand épeautre a été inséré dans les rotations à raison de 8 hectares en 2017 et 10 ha cette année. À l’échelle de la coopérative, l’engagement 2018 porte sur un emblavement de quelques centaines d’hectares, pour une production escomptée de plus de 1 000 tonnes d’épeautre conduit de façon raisonnée. « Le contrat de production, d’une durée de trois ans, ambitionne les 2 000 t d’ici à 2019. Carrefour s’engage aussi sur un prix qui prend en compte les coûts réels de production », indique le directeur de région. « C’est un partenariat qui nous permet d’essayer une nouvelle production en ayant des garanties », se réjouit Didier Crost.

Semée à l’automne 2017, la récolte 2018, la première du contrat tripartite, s’est révélée concluante. « Avec des rendements moyens corrects, nous avons réussi à honorer la commande de Carrefour. Nous espérons continuer dans cette voie », indique Jean-Loïc Toquet. La coopérative La Dauphinoise poursuit ainsi sa stratégie de développement de filières à valeur ajoutée pour ses adhérents. À ce jour, 30 % de leur production relève de cette politique.

De son côté, Carrefour vise aussi ses objectifs : à partir de janvier 2019, l’enseigne proposera, dans tous ses hypermarchés et une partie de ses supermarchés, des baguettes et du pain au poids à l’épeautre, issus de farine française.

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